Marine Le Pen maintient la pression
Pour Marine Le Pen, le traditionnel défilé en hommage à Jeanne d’Arc, demain à Paris, aura cette année une tonalité bien particulière. Après le score historique obtenu le 22 avril (17,9%, et 6,4 millions de voix), la présidente du FN va s’adresser à ses partisans, et au-delà, à ses électeurs qui détiennent la clé du second tour de la présidentielle.
A cinq jours du scrutin, Marine Le Pen, qui renvoie systématiquement dos-à-dos Nicolas Sarkozy et François Hollande, ne donnera pas de consigne de vote. Mais elle considère que le FN est devenu le « centre de gravité politique ». « Nicolas Sarkozy lui-même, même si l’on ne croit pas un mot de ses engagements, trouve qu’il y a trop d’immigration, se réjouit-elle dans une interview au JDD.fr. Il a admis que l’on pouvait être pour la préférence nationale, parle de perpétuité réelle, de présomption de légitime défense. Ce ne sont que des mots bien sûr, mais nous sommes au centre du débat. »
Alors que, selon les sondages, les tentatives du président-candidat de séduire l’électorat FN ne prennent guère, Marine Le Pen se vante d’avoir déjà remporté une « victoire idéologique » sur la droite et appelle à « l’implosion de la vie politique ». « Le commencement d’une reconquête idéologique sera suivi d’une reconquête politique aux législatives », veut-elle croire.
Demain, la patronne du FN ne parlera pas de Jeanne d’Arc. C’est Jean-Marie Le Pen, dans une allocution de dix minutes, qui évoquera le 600e anniversaire de la Pucelle. Dans son propre discours, sa fille expliquera les raisons de son non-choix pour le 6 mai, tracera ses « perspectives d’avenir pour la France », et lancera la bataille des législatives. Elle s’exprimera sur une scène géante (20 m de long sur 6 m de profondeur) dressée place de l’Opéra. Pour l’occasion, le FN renoue avec ce lieu symbolique abandonné depuis 2006, faute d’argent et de militants assez nombreux. Depuis cinq ans, c’est sur la place — plus exiguë — des Pyramides que se rassemblaient les lepénistes le 1er mai.
Dix jours après avoir créé la surprise dans les urnes, le parti espère réussir une démonstration de force dans la rue, mais ce n’est pas gagné. En 2002, pour ce qui avait été le plus grand rassemblement du 1er mai pour le FN, plus de 80000 personnes s’étaient déplacées selon les organisateurs (la police n’en avait compté que 10000). « C’était au lendemain de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, donc vraiment exceptionnel, dit-on dans l’équipe de Marine Le Pen. On s’attend aussi à avoir beaucoup de monde : 40000, pourquoi pas 50000 personnes, ce serait extraordinaire. » Plus en tout cas que les 3000 partisans venus l’an dernier entendre le discours de la toute nouvelle présidente du Front.
Les fédérations se sont en tout cas organisées pour acheminer les militants vers Paris. Plus de 60 cars étaient déjà réservés en fin de semaine dernière. Pour cette manifestation, le FN va débourser un peu plus de 100000 €.
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