Marine Le Pen est victime d'une bouffée d'orgueil
C'est comme un sortilège, il y a toujours de bonnes fées socialistes sur la route des Le Pen, hier François Mitterrand et Bernard Tapie pour Jean-Marie, aujourd'hui François Hollande et Jean-Luc Mélenchon pour Marine. Mais après trente ans de manœuvres en tout genre autour de «l'épouvantail FN», les électeurs savent faire la part du feu, ils savent manier le bulletin de vote FN sans être dupes, pour défendre leurs intérêts à eux, pas ceux des Le Pen.
Marine Le Pen veut changer le nom du père… et créer l'appellation de «marinistes». Est-ce suffisant pour se transformer en parti de gouvernement?
Mme Le Pen est victime d'une bouffée d'orgueil, le contexte lui est monté à la tête. Comme si des millions de gens se proclamaient «marinistes»! Dans la campagne déjà, on sentait la dérive égotique de l'élève qui joue au professeur. En réalité, beaucoup d'excités se cachent toujours derrière les jupes de Mme Le Pen. La formule UMP, fusion de la droite et du centre, n'est peut-être pas éternelle, et cette présidentielle rouvre manifestement le débat, mais rien ne prouve que les hypothèses de recomposition donneront automatiquement plus d'espace aux ambitions affichées ou masquées des dirigeants FN.
La réponse de Nicolas Sarkozy à la «vague» FN vous semble-t-elle excessive?
On s'affole à tort sur le thème de la «dérive droitière». En fait, Nicolas Sarkozy serait un obstacle aux alliances d'appareils encore plus radical que Jacques Chirac en son temps. Sauf qu'au contraire de Chirac, Sarkozy, lui, peut donner un fort écho majoritaire aux principales demandes de l'électorat FN. La bonne alternative du second tour, c'est Valéry Giscard d'Estaing qui en a posé les termes: la facilité avec Hollande, le redressement avec Sarkozy. Selon que les Français voteront avec leur tête ou avec leur cœur, Nicolas Sarkozy sera réélu, ou bien battu.
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