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l'alcool après un infarctus

Une consommation modérée d'alcool après une crise cardiaque réduit le risque global de mortalité, selon une étude.

 

Prescrire un peu d'alcool après une crise cardiaque ? Une étude américaine, parue dans le European Heart Journal n'est pas loin de le suggérer. Les chercheurs ont suivi plus de 51.000 hommes pendant 20 ans, période pendant laquelle 1818 ont eu un infarctus. L'analyse de leur consommation d'alcool, avant et après l'attaque, montre que des doses faibles à modérées sont associées à un moindre risque de décès que l'abstinence.

Pour qui buvait avant un infarctus, il n'y a donc pas de raison d'arrêter - ce qui tombe bien car l'étude montre que les hommes ne modifient pas fondamentalement leurs habitudes face à l'alcool. Et pour qui ne buvait pas du tout, il y aurait même plutôt des raisons de commencer puisque le risque de décès a diminué chez ceux qui sont passés de peu ou pas d'alcool à une consommation modérée.

Qu'importe le flacon

Les bières, les liqueurs et les vins paraissent parés des mêmes vertus. Tout est une question de dose. La baisse du risque est la plus forte pour les consommateurs modérés (10-30 g/jour). Comparé à celui des abstinents, leur mortalité globale recule de 34%, et de 42% pour la mortalité d'origine cardiovasculaire. Chez les plus faibles consommateurs (1-10 g/jour), cette baisse n'atteint que 22% et 26%.

En revanche, tout bénéfice est perdu au-delà de 30 g/jour. Pire, le risque de mourir tend à augmenter. Et pas question de faire la moyenne sur la semaine: le binge drinking anglo-saxon, excès d'un soir pour une ivresse expresse, a montré ses dangers. La limite est bien de l'équivalent de deux verres de vin quotidiens, sans surprise.

Pas seulement bon pour le cœur

Le plus surprenant au final, c'est l'effet protecteur sur la mortalité globale, et pas seulement sur la mortalité cardiovasculaire. «Que l'alcool soit bon pour le cœur, c'est désormais admis. Mais, qu'en quantité modérée, il puisse préserver l'espérance de vie, c'est un tabou en France», note le Pr Jean Ferrières, cardiologue au CHU de Toulouse qui a fait des liens entre la santé et le vin une de ses spécialités. «Un cancérologue dira que c'est mauvais dès le premier gramme. Il n'est pas facile de dédiaboliser l'alcool en France en adoptant un discours mesuré! Comme pour l'exercice physique ou la nutrition, ce sont les excès qui sont dangereux pour la santé.»



01/05/2012
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