Le blog du Colibri

Le blog du Colibri

Johnny et Laeticia Hallyday embarrassent la Suisse

Pour bénéficier des avantages fiscaux de la Confédération, il faut y vivre au moins six mois et un jour par an. Hors le chanteur ne remplirait pas cette condition. Et ne s'en cacherait pas.

Décidément, rien ne va plus dans la petite multinationale de Johnny Hallyday. Alors que le chanteur doit faire son retour sur scène en France à Montpellier, le 14 mai, les mauvaises nouvelles s'amoncellent. Outre des soucis de billetterie sur cette tournée pour laquelle leur SARL Mamour a déjà touché une avance de huit millions d'euros, un redressement fiscal de 9 millions d'euros, la valse de leurs avocats en France, le départ surprise de leur fidèle fondé de pouvoir, Pierric Le Perdriel qui gérait depuis onze ans leurs sept sociétés françaises et leurs dépenses personnels, voici que Johnny et Laeticia Hallyday sont discrètement priés de quitter la Suisse où ils sont censés vivre depuis 2006.

Selon Ian Hamel, correspondant à Genève du Point, «l'annonce du redressement fiscal touchant Johnny Hallyday met en émoi les avocats d'affaires et les cabinets de conseil financier chargés d'installer clés en main des exilés fiscaux dans la Confédération.» Après avoir mis en difficulté le président Nicolas Sarkozy en ne revenant pas en France après son élection en 2007, Johnny et son épouse Laeticia embarrassent la Suisse.

Résident suisse et donc censé y vivre au moins six mois et un jour par an depuis 2006, le couple Hallyday avait pris la précaution de ne jamais louer leur chalet de Gstaadt. «Ils doivent pouvoir s'y rendre quand ils veulent», nous avait expliqué leur avocat fiscaliste Michel-Pierre Boutin. Mais, voilà: Johnny et Laeticia Hallyday n'ont pas caché assez discrètement qu'ils passaient à peine quelques semaines par an dans les Alpes suisses. Pour le constater, c'est très simple: il suffit de compiler les nouvelles et photos postées par Laeticia Hallyday sur ses comptes Twitter et Facebook, d'ajouter les nombreux reportages où le couple pose à Los Angeles et sur les plages de Saint-Barth et enfin de comptabiliser le nombre de représentations théâtrales, concerts et autres apparitions sur les plateaux de télévision et dans les soirées mondaines parisiennes. Interrogé par Le Point, le maire de Saanen-Gstaadt considère comme «contre-productive» l'attitude du chanteur.

«Raisons déontologiques»

Pour la Suisse, le manque de discrétion des Hallyday est devenu un vrai danger. La Confédération est en effet dans la ligne de mire de l'Union européenne et des États-Unis et craint que la communication effrénée du couple ne mette en péril l'imposition au forfait. Pour mémoire, l'étranger fortuné n'est pas imposé sur sa fortune ou ses revenus, mais sur le quintuple de la valeur locative annuelle de son logement. En 2009, Johnny Hallyday avait lui-même affirmé qu'il ne payait que 900.000 francs suisses par an (ce qui représente autour de 750.000 euros).

Si le couple quitte la Suisse, il est probable que leur chalet de Gsaadt sera revendu. Mais surtout, il leur faudra revoir tout le montage de leur petite multinationale familiale. Comme l'avait révélé notre enquête du 12 avril 2011, l'empire repose sur deux sociétés, l'une basée au Luxembourg, l'autre en Suisse. Immatriculée dans le grand-duché, Nerthus Invest détient les éditions musicales Pimiento et est elle-même détenue par Gedar SA, basée à Monrovia au Liberia. Dans ce paradis fiscal figurant sur la liste grise dressée par l'OCDE, le registre du commerce n'indique ni les noms des actionnaires ni ceux des mandataires sociaux. «Pour des raisons déontologiques, je ne peux pas vous commenter ce qui est hors du domaine public, notamment qui est mon mandataire et quels types de contrats Nerthus passe et avec qui», nous avait expliqué Guy Hornick, administrateur de la société. En 2007, Nerthus possédait 10 millions d'euros d'actifs financiers. un an plus tard, ils ne s'élevaient qu'à 662.000 euros. Du côté Suisse, Johnny Hallyday détient 90% de la société Artistes et Promotion qui est domiciliée à Genève dans les bureaux de Posadas & Vecino Consultores Internationales, filiale suisse d'un groupe financier des îles vierges britanniques, lui-même rattaché à une société urugayenne. Plus étonnant encore, au cadastre de St-Barth, la luxueuse villa des Hallyday n'est pas inscrite à leur nom.



01/05/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 2 autres membres